Elle revient de loin

Aucune nouvelle des siens
Son mari est disparu depuis longtemps
Son enfant lui parle de temps en temps
Sa maman est inconsciente 
Son père est décédé accidenté 
Plaie par balle dans le coeur
Dommages d'histoire c'est fini

Je me souviens

Quand le cauchemar devient réalité
le malaise envahissait mes os
 quand je marchais dans ce pays blessé
quand je descendais dans la mine de sel
la gorge serrée le souffle court vous étiez la
Ma Marie disait il , lui Jeshwa qui avait l'obligation d'écrire
les noms des nouveaux prisonniers
 je ne sais plus écrire son prénom , ce dont je me souviens 
ce sont les errances nocturnes de sa respiration 
syncopée terrorisée pour surveiller notre sommeil
 oui je n'ose en parler , il avait 92 ans 
il avait été spectateur des nuits d'horreur.

 Je n'en dirais pas plus mais je me souviens
 ces jours la  j'ai su que tout était fini ..
 que ce serait le terrible soubresaut de l'exsistence
 qui m'attendait...  je n'y retournerais pas 
je suis rentrée au pays à l'envers de ma vie

Le voyageur inconnu

 Souvent il remarche sur ses pas
 De trace il ne laisse pas , prisonnier sans itinéraire
 de lui , on ne sait plus rien , il vole traverse les cieux
comme les siens plus rien ne le retient 
souvent dans ma poitrine c'est en alerte
sur l' horizon jamais  rien ne se profile
moi aussi je remarche sur mes pas 
prisonnière de l'espoir de revoir
de moi quelques balbutiements s'écrivent 
sur les cahiers de soins , le mal n'est pas oublié
souvent mon coeur s'étrangle sur l'image imaginée
j'ai déserté l' histoire de nos vies sur le temps

Un jour ,tu verras

On se reparlera , se regardera pour se retrouver
Quand ,je ne le sais ,je l'avais espéré
je ne suis pas sure , nous avons été doubles ,
devenus quadriples solitaires oubliés abandonnés,
prêts à recommencer l'amour déserté.
trop ficelés par l'amour maternel
nous avons essayé de nous évader.
 A la lumière du temps déchiré on revient de guerre
dans un autre monde sans victime
J'ai rencontré un amour de toujours  jamais effacé 
jamais réalisé qui continue à m'aimer.
je vis un amour profond de respect
 mais je ne peut t'oublier .

Ou que j'aille

Seule dans ma tête, tu n'es plus là
tu es loin de chez toi
sans adieu tu es parti
le passé est cassé
inoubliable  , inconsolable
la solitude , le temps qui passe
il manque quelqu'un près de moi
tu es toujours là au fond de moi
je suis toujours là pour toi
ou que tu ailles ,je suis dans ta tête

Cabesa de Vaca....

Et si tu  lisais , tu saurais que l'unique  descendante
n'est plus , fermant définitivement la porte de  l'histoire.
 Adieu Ibérie de tes aïeux adieu Espagna. de Lorca ..
 Même aujourd'hui tout c'est évanoui avec le " CID" de Bivar
 L'océan emporte tout dans  ses grandes vagues
 il ronge le littoral , affaisse les dunes
 pénètre et efface le territoire